L’État et RTE (Réseau de transport d’électricité) soumettent au débat public le projet de réalisation de deux parcs éoliens en mer flottants de 250 MW chacun, et de leurs extensions ultérieures d’environ 500 MW supplémentaires.

Qu’est ce qu’un Parc Eolien en mer ?

Un parc est constitué de plusieurs éoliennes. Dans le cadre de ce projet, celles-ci pourraient être espacées d’environ 1,5 km dans le sens du vent dominant et d’environ 1 km dans les directions perpendiculaires au vent dominant. Une éolienne est constituée d’un mât, d’une nacelle et de pales. Chaque mât, dont la hauteur pourrait dépasser les 150 mètres porte une nacelle et des pales, généralement au nombre de trois, dont la longueur pourrait dépasser la centaine de mètres.

Une éolienne flottante, constituée d’un mât, d’une nacelle et de pales, possède une base flottante ancrée au fond marin. Les éoliennes seraient raccordées à un poste électrique en mer puis au réseau, à terre. Avec les technologies connues à ce jour, chaque éolienne pourrait disposer d’une puissance de 13 MW, soit 19 par parc de 250 MW. Un tel parc n’occuperait qu’une trentaine de km2. Mais, la technologie évoluant très vite, la réglementation permet aux acteurs et actrices industriel.le.s de modifier leur projet d’ici à la mise en fonction des parcs.

En mer, l’éolienne peut être posée sur le fond marin : on parle alors de technologie posée. Elle peut aussi reposer sur un support flottant, ancré au fond marin. Il s’agit de la technologie flottante, adaptée aux profondeurs dépassant 50 mètres. Les parcs éoliens en mer Méditerranée utiliseront cette technologie, du fait de la profondeur des fonds.

Quelles sont les zones d’implantation possible pour les parcs ?

Quatre zones permettant le développement de l’éolien flottant ont été définies et sont aujourd’hui soumises au débat public (A, B, C, D).

Chacune des zones étant d’une superficie d’au moins 700km2, les parcs éoliens n’occuperaient donc qu’une très faible surface dans n’importe quelle zone. Et ils seront à au moins 20km des côtes.

Le débat public

Dans le cas du projet de deux parcs commerciaux d’éoliennes flottantes en Méditerranée et leur raccordement, l’article L121-8-1 du Code de l’environnement précise que « Le public est notamment consulté sur le choix de la localisation de la ou des zones potentielles d’implantation des installations envisagées ». 

Ce débat intervient à un stade où tout n’est pas joué. Tout le monde peut s’informer et participer non seulement sur le comment (quelles modalités de réalisation ?), mais aussi sur le si (faut-il faire ce projet ?) et le pourquoi (pour quelles raisons faire ou ne pas faire ce projet ?). À l’issue du débat, l’État, auteur de la saisine de la Commission nationale du débat public (CNDP) , annoncera s’il poursuit ou non le projet. Il dira aussi comment il prend ou non en compte chaque avis, argument ou recommandation du public. Et, le cas échéant, pour quelle raison il ne prend pas en compte un argument porté par le public.

Les enjeux environnementaux, en particulier pour la faune et la flore, sont un des points importants du débat.

Qui l’organise ?

La CNDP a désigné une Commission particulière du débat public, présidée par Etienne Ballan. On peut trouver toutes les informations sur le site internet du débat.

Nucléaire ou Éolien, il faut choisir

L’ADEME a publié une étude pour contribuer à éclairer les choix de stratégie d’évolution du mix électrique français. L’objectif de cette nouvelle étude est d’analyser les résultats d’une optimisation économique du développement, entre 2020 et 2060, des différentes filières EnR intégrées dans le système électrique français, interconnecté avec ses voisins européens.

Les principales conclusions de l’ADEME

Pour l’ADEME, un scénario sans nucléaire et avec 85%/95% d’Énergie Renouvelable en 2050/2060 est possible et souhaitable.

Ne soyons pas naïf …

De nombreux opposants à l’énergie éolienne se sont manifestés ces derniers mois. S’appuyant sur quelques installations d’éoliennes qui génèrent des nuisances et la légitime colère des riverains, ils condamnent systématiquement l’éolien. Derrière ces prises de position, c’est le lobby nucléaire qui agit. Sans éolien, le scénario de l’ADEME est mort-né, il faut construire des EPR.

Participez au débat public

Le grand débat sur le projet d’éolien en mer en méditerranée est donc critique. Un avis négatif entrainerait la construction de nombreux réacteurs nucléaires de type EPR. N’hésitez pas à donner votre avis, il est aussi valable que celui des lobbyistes.

Le débat à déjà commencé avec les premiers évènements public de concertation. Il y aura de nouvelles dates d’ici la fin du débat. Vous pouvez aussi déposer des avis écrits sur le site du débat ou par courriel <eos@debat-cndp.fr>.