Les économies d’énergies sont au cœur du notre futur pour maitriser les changements climatiques. L’Agence Internationale de l’Énergie (IEA en Anglais) estime qu’il faudra réduire d’environ 40% nos consommations d’ici 2040.

L’Agence International de l’Énergie

L’IEA a été créée en 1974 pour assurer la sécurité des approvisionnements pétroliers. Elle a évolué au fil des ans bien que la sécurité énergétique demeure une mission essentielle. L’IEA est aujourd’hui au centre du débat mondial sur l’énergie. Elle couvre aujourd’hui une grande variété de questions. Cela va de la sécurité électrique aux investissements, le changement climatique et la pollution atmosphérique, l’accès à l’énergie et l’efficacité énergétique, et bien plus encore. L’IEA regroupe une quarantaine de pays.

Dans cet article, nous présentons 2 publications récentes de l’IEA.

« Atteindre l’objectif zéro émission nette de CO2 nécessite des améliorations massives de l’efficacité énergétique » par Alyssa Fischer

Atteindre l’objectif « zéro émission nette » annoncé par les pays du monde, ne se limite pas à produire de l’énergie plus propre. Il faudra aussi réduire considérablement notre consommation d’énergie. L’efficacité et la sobriété énergétique doivent permettre de réaliser plus de 40 % des réductions d’émissions nécessaires d’ici 2040 pour mettre le monde sur une voie durable (voir Sustainable Development Scenario de l’IEA).

Mais pour réaliser ce potentiel, les efforts doivent aller bien au-delà d’actions ponctuelles. Par exemple dans le secteur du bâtiment, il faudra « rénover en profondeur ». Il faudra isoler, améliorer les systèmes de chauffage, de climatisation et l’éclairage…

Ce commentaire récent d’Alyssa Fischer examine l’éventail des différents efforts nécessaires pour en faire une réalité. Par exemple, la pleine utilisation des technologies numériques émergentes, y compris l’intelligence artificielle. Ou bien les recherches en sciences du comportement qui peuvent aider à repenser les transports en commun en incluant des schémas de partage.

« Les dirigeants mondiaux doivent agir pour réaliser l’énorme potentiel économique de l’énergie propre » par Dr Fatih Birol, Directeur Exécutif

Les dirigeants de l’énergie et du climat de plus de 40 pays ont pris part au Sommet IEA-COP26 « Net Zero Emission » le 31 mars. Ils ont appelé les pays à travailler plus étroitement pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et éviter une hausse potentiellement catastrophique des températures mondiales.

Mais ils ont également souligné que les importants efforts internationaux pour économiser l’énergie et les investissements en matière d’énergie propre peuvent apporter des avantages plus immédiats : la création massive d’emplois et des opportunités économiques qui peuvent mettre le monde sur la voie d’une reprise durable après la crise du COVID-19.

Pour en savoir plus sur les principaux points à retenir du Sommet, lisez ce nouvel article du directeur exécutif, Fatih Birol. Il a coprésidé le rassemblement mondial avec le président de la COP26, Alok Sharma.

L’énergie non consommée : Premier axe de progrès pour atteindre nos ambitieux objectifs climats, améliorer notre qualité de vie et créer des emplois

40% de réduction, c’est un changement important. Mais ce ne sera pas un big bang car on se donne vingt ans (selon l’IEA) ou 30 ans (selon négaWatt) pour y parvenir. En fait, il suffit de réduire d’un peu plus de 1% chaque année pour atteindre cet objectif.  En cumulant ces progrès, on va cependant modifier en profondeur notre économie et nos modes de vie.

Le monde a déjà connu de tels changements. Dans les quarante dernières années, les économies occidentales n’ont connu qu’une croissance moyenne de 1% par an. Cela n’a pas empêché des changements drastiques entre 1980 et aujourd’hui. Par exemple l’informatique : on est passé des ordinateurs géants « en taille » d’IBM, de DEC (vous souvenez-vous de cette compagnie ?) aux smartphones d’Apple et de Samsung en 2020, si petit et tellement plus puissant. Des 3 chaines de télévision hertzienne aux centaines que vous recevez quotidiennement par le satellite, la fibre optique, l’ADSL…

Les sociétés qui nous fournissent ces énergies doivent s’adapter à ce nouveau monde, ou elles vendront moins d’énergie. Par exemple, Shell vient de publier sa stratégie pour atteindre le « zéro émission nette » en 2050.

Du côté des consommateurs – particuliers, entreprises, collectivités ou états – nous devons investir massivement pour réaliser ces économies d’énergies. Et il faudra aider ceux qui auront des difficultés pour les réaliser.

Une fois ces investissements réalisés, nous dépenserons moins pour l’énergie. Les moyens ainsi libérés permettront de vivre mieux et de rembourser les investissements. Globalement, il y aura un rééquilibrage de l’économie. Et donc un développement des secteurs qui nous permettrons de mieux vivre.